Elvas, Legacy 15. Le vent portait l’odeur de l’iode et du bois mouillé, mais aussi celle, plus âcre, des corps fiévreux et des torches brûlées pour purifier l’air. Elvas était en proie au chaos.
La mer, autrefois promesse de prospérité, s’était muée en un présage funeste. Alors que Valhoryn prenait la mer avec sa flotte, un rugissement venu des entrailles de la terre avait secoué le port. Un tremblement de terre d’une violence inouïe fit s’effondrer les chantiers navals, engloutissant dans les décombres des charpentiers, des forgerons et des marins qui s’activaient encore à renforcer les embarcations.
Là où s’élevait le grand port d’Elvas, il ne restait que des amas de poutres brisées, des quais déchirés et les hurlements de ceux qui cherchaient à dégager leurs proches piégés sous les gravats. Puis vint la peste.
Le fléau était silencieux au début. Un simple frisson, une toux sèche. Puis, en quelques jours, la fièvre dévorait les chairs. Les premiers cadavres furent découverts dans les faubourgs d’Elvas, leurs visages marqués par d’étranges boursouflures noires. Bientôt, les rues furent jonchées de corps, les malades s’entassant aux portes des temples dans l’espoir d’un miracle.
Aethel arpentait la grande place, ses pas lourds résonnant sur la pierre souillée de sang et de cendres. Son peuple mourait, et lui, roi d’Aethel, était impuissant.
C’est alors qu’une silhouette encapuchonnée fendit la foule. Syris.
L’homme portait une tunique de lin imbibée d’herbes aromatiques, une précaution futile face à la peste, mais symbolique pour ceux qui mettaient leur espoir en lui. Brillendal avait connu ce fléau, et lui avait vu ses ravages de près.
— Syris... murmura Aethel en le voyant s’agenouiller près d’un mourant.
— Le temps nous est compté, Kael Rohn. Sa voix était rauque, marquée par la fatigue. Cette peste n’est pas une œuvre du hasard. Si elle suit le même schéma que celle de Brillendal, elle se propage par l’eau et le vent.
Aethel fronça les sourcils.
— Alors comment l’endiguer ?
Syris releva son capuchon, révélant un regard perçant.
— Nous devons brûler les cadavres, isoler les malades et purifier les puits. Mais surtout... il nous faut comprendre comment elle est arrivée ici. Le tremblement de terre n'y est pas pour rien je crains....
Aethel hocha la tête. Il avait espéré se consacrer à la guerre, à la reconquête, mais le destin lui imposait une autre bataille : celle contre l’invisible.
Dans la lumière mourante de l’après-midi, Zahraya enfourcha son destrier sacré, un étalon noir aux yeux fauves. Autour d’elle, une escorte d’élite se préparait au départ.
— Tu ne peux me laisser seul en ce moment, Zahraya, gronda Aethel, son regard voilé par la fatigue et la colère.
Elle descendit de sa monture et posa une main sur le bras de son époux.
— Aethel, nous savons tous les deux que cette peste n’est qu’un des maux qui nous frappent. Sa voix était douce, mais inflexible. Tor Kalder nous appelle. Des disparitions, des rumeurs de créatures rôdant dans l’ombre...
Le roi serra les mâchoires, mais il ne répondit pas. Il savait qu’elle avait raison.
Elle s’approcha encore et, dans un murmure, lui offrit une dernière promesse :
— Je reviendrai. Et toi, tu survivras à cette épreuve, mon amour.
Puis, Zahraya et ses cavaliers s’élancèrent vers l'est, laissant derrière eux une capitale en proie aux flammes, aux pleurs et à la maladie.
Tor Kalder, Legacy 15
Les ombres s’allongeaient sur les remparts de Tor Kalder. Une brume étrange rampait entre les bâtisses de pierre, s’accrochant aux torches comme si elle cherchait à étouffer la lumière. Le silence était pesant, oppressant… jusqu’à ce que le chant commence.
Un murmure, d’abord imperceptible, puis une mélodie maudite, une litanie d’outre-monde qui fit frissonner les âmes les plus braves.
Kael’Thar Shaar’Thul se redressa dans sa tente, une main sur le pommeau de son épée. À l’extérieur, des cris retentirent, suivis de bruits de pas précipités. Il sortit en hâte. Le camp était en proie au chaos.
— Par Irkay… souffla l’un de ses hommes, livide.
Trois citoyens avaient disparu sans laisser de trace, avalés par la nuit. Et pire encore : deux soldats de son escorte, des frères d’armes qu’il connaissait depuis des années, se tenaient désormais devant lui, leurs yeux baignés d’un noir abyssal.
— Kael’Thar… grogna l’un d’eux, sa voix méconnaissable, tordue par une force démoniaque. Le Néant t’appelle.
Avant qu’il ne puisse réagir, ils levèrent leurs lames et frappèrent.
La bataille fut brève, brutale. Kael’Thar et ses hommes parvinrent à fuir, mais non sans pertes. La marque du démon pesait sur eux, et Tor Kalder n’était plus sûr. Le mal était là, rampant, invisible, un prédateur tapi dans l’ombre.
C’est alors qu’arriva Zahraya.
La reine d’Aethel chevauchait en tête de son escorte, son regard de braise fendant l’obscurité. Elle descendit de sa monture en un mouvement fluide et s’avança vers Kael’Thar.
— Je suis arrivée trop tard… murmura-t-elle en découvrant les blessés.
Kael’Thar, le regard voilé de fatigue, secoua la tête.
— Peut-être pas. Ce démon est plus puissant que celui que nous avons abattu à la dernière Legacy. Il marqua une pause, son ton grave. Il ne se contente pas de tuer, il prend possession des âmes.
Zahraya hocha la tête, observant les ruines du camp.
— Alors il faut l’exorciser par l’acier.
Lorsque la nuit tomba de nouveau, le démon frappa.
Son cri résonna dans les profondeurs de Tor Kalder, un hurlement strident qui fendit l’air comme un millier d’éclats de verre. Des silhouettes émergèrent des ténèbres : les possédés.
Kael’Thar brandit son arme. Il les connaissait. Il avait combattu à leurs côtés.
— Ne retenez pas vos coups, tonna-t-il à ses hommes. Ils sont déjà morts.
Zahraya, à ses côtés, dégaina ses lames courbes et s’élança dans la mêlée. Elle dansait parmi les ombres, tranchant les liens invisibles qui attachaient les âmes au Néant.
Au centre de la place, la créature apparut enfin.
Un être d’une stature cauchemardesque, vêtu d’un manteau d’ombres tourbillonnantes. Son visage était une ébauche de douleur figée, ses yeux des gouffres de ténèbres.
— Misérables mortels… sa voix était un râle sinistre. Vous n’êtes que des grains de sable sous ma volonté.
Zahraya ne répondit pas. Elle bondit, ses lames illuminées par le feu d'Irkay.
Le combat fut dantesque. Le démon plia le vent à sa volonté, brisa les chairs et fit trembler la terre.
Mais Zahraya et Kael’Thar tenaient bon. Leurs coups, précis et implacables, finirent par entamer la chair impie de la créature.
Dans un hurlement déchirant, le démon s’effondra, transpercé par la reine d’Aethel.
Et, avec lui, les possédés furent libérés.
Mais à quel prix ?
Les cadavres jonchaient le sol, et Tor Kalder saignait.
Kael’Thar, accablé par le poids des pertes, tourna un regard sombre vers Zahraya.
— La victoire nous appartient… mais elle est amère.
Elle essuya son épée sur sa cape, le visage impassible.
— C’est souvent le cas, Kael’Thar. Mais mieux vaut une victoire amère qu’une défaite éternelle.
Et, dans la nuit tombée sur Tor Kalder, les vivants pleurèrent leurs morts.
Legacy 15 - La Traque dans la Cité des Vents
Le vent siffle entre les ruelles d’Eldrastor, capitale aux toits acérés, au pied de Karazorn. La nuit, les lanternes vacillent, projetant des ombres fuyantes sur les murs. Mais cette fois, ces ombres ne sont pas qu’un jeu de lumière… Elles chuchotent. Elles traquent. Elles tuent.
Deux cadavres ont été découverts au matin, leurs corps figés dans une expression d’horreur indicible. Deux renégats lunariens, éventrés dans la poussière de la grand-place. Une signature invisible, mais reconnaissable : celle des agents d’Argone.
Rhaegor Thal'Kyr le régent d'Eldrastor, serre les poings de frustration. Ses lames, toujours prêtes à fendre la chair des démons et des abominations, n’ont cette fois rien pu faire. Les coups ont été portés dans l’ombre, sans un bruit, sans une trace. Il était censé protéger la communauté lunarienne d’Eldrastor, mais il arrive toujours trop tard.
— Le mal se glisse sous nos yeux sans que nous puissions le voir… souffle-t-il, la mâchoire crispée.
Les cadavres sont portés à la hâte vers les cryptes, tandis que la peur s’insinue dans le cœur des survivants.
Liora, l’énigmatique l'espionne d'Aethel, se tient en retrait, son regard perdu dans le néant car aujourd’hui, le fil des indices lui échappe.
— C’est impossible… scrutant les ruelles à la recherche d'indices...
Rien.
Pas une empreinte, pas une délation, personne .... Le voile du Néant s’est abattu sur Eldrastor, et Liora était pour la première fois impuissante face à cet adversaire invisible.
— Nous sommes aveugles… lâche-t-elle d’une voix éteinte.
Une Hécatombe Inarrêtable
Et les meurtres continuent.
Chaque nuit, un lunarien disparaît. Chaque aube, un corps sans vie est retrouvé. Le sang sacré de Lunaria se répand dans les caniveaux d’Eldrastor, souillant la pierre ancestrale.
Rhaegor redouble d’efforts, multipliant les rondes, verrouillant les entrées.
Liora suspecte la cause de la migration des lunariens de leur royaume pour Eldrastor... C'est alors qu'elle croise le prêtre d'Argone, Thar'Zul.
La nuit était tombée sur Eldrastor, et le vent glacial qui soufflait entre les ruelles abandonnées portait avec lui une odeur de cendres et de mort. Dans l’ombre du grand temple, Thar’Zul, le prêtre noir d’Argone, se tenait immobile, sa silhouette encapuchonnée se découpant sous la lumière pâle des torches.
Face à lui, Liora, l’espionne d’Aethel, le regardait avec une prudence glaciale, une main posée sur la garde de sa dague. Elle n’avait jamais redouté les hommes, mais Thar’Zul n’était pas un simple mortel. Il était l’écho d’Argone sur cette terre, et sa seule présence faisait frémir l’ombre elle-même.
— Tu cherches des réponses, n’est-ce pas, oeil d'Aethel ? Sa voix était un murmure rauque, un souffle venu du néant.
Liora ne répondit pas. Son instinct lui hurlait de fuir, mais elle savait que seule la vérité pouvait stopper ce massacre.
Thar’Zul fit un pas en avant, et sous son capuchon, ses yeux noirs brûlèrent d’une lueur spectrale.
— Vous n’avez rien compris… Ces meurtres ne sont pas un hasard, ni un caprice du destin. Ils sont le prix de la trahison.
Liora plissa les yeux, son souffle suspendu.
— Trahison ?
Le prêtre noir esquissa un sourire glacé.
— Les Lunariens ont renoncé à Argone. Ils ont fui leur royaume, cherchant une nouvelle terre, une nouvelle lumière. Mais on n’abandonne pas le Seigneur des Ombres impunément.
Son ton était aussi tranchant qu’une lame.
— Ils étaient à lui. Ils sont encore à lui. Et ce qu’Argone possède, il ne le rend jamais…
Un frisson glacial parcourut l’échine de Liora. Elle comprit. Ce n’étaient pas de simples assassinats. C’était un châtiment. Une purge.
— Alors vous saviez… souffla-t-elle.
Thar’Zul ne répondit pas tout de suite. Il leva simplement une main, et dans la brume nocturne, des ombres se mirent à ramper sur les murs, comme si la nuit elle-même s’éveillait à son appel.
— Je ne fais qu’observer la volonté d’Argone s’accomplir.
Il s’approcha d’elle, si près qu’elle pouvait sentir le froid surnaturel qui émanait de lui.
— Dis-moi, Liora… Maintenant que tu sais… Vas-tu essayer de te battre contre les ténèbres ? Ou vas-tu accepter l’inévitable ?
Le silence s’étira entre eux, oppressant. Liora sentit son cœur battre plus vite, mais elle ne baissa pas les yeux.
— Je trouverai un moyen de l’arrêter.
Thar’Zul sourit de nouveau, un rictus sombre et amusé.
— Comment penses tu saisir une ombre ? elle a frappé et frappera peut être encore, ou pas ...
Et dans un souffle de ténèbres, il disparut, laissant derrière lui un murmure venu d’un autre monde, un avertissement glacial porté par le vent nocturne.
Liora ferma les yeux un instant, le poids de la révélation pesant sur son âme.
Argone n’en avait pas fini avec les Lunariens. Et maintenant, elle savait que ce n'était pas que de simples assassinats mais un châtiment divin.
Les rues de Valgor n’étaient plus qu’un cimetière à ciel ouvert. Le souffle de la peste noire s’était abattu comme une malédiction divine, fauchant hommes, femmes et enfants sans distinction. L’air était saturé d’un mélange écœurant de cendres et de chair en décomposition, tandis que des colonnes de fumée s’élevaient au-dessus des ruines des quartiers incendiés lors des émeutes passées.
Thaldris, le commandant en exil de Valgor, observait l’horizon d’un regard vide. Autour de lui, des silhouettes encapuchonnées fouillaient les cadavres, brisant les scellés des portes barricadées à la recherche des derniers survivants. Mais ce n’étaient pas des hommes en quête de secours… c’étaient les insurgés eldoriens.
Leur chef, Vaelor Drakens, un vétéran marqué par des décennies de batailles, s’approcha de Thaldris, son armure souillée de suie et de sang. Son regard était dur, déterminé.
— Tu vois, Thaldris… La peste a décidé pour nous. Ce n’est plus ta ville.
Thaldris ne répondit pas immédiatement. Il sentait le poids du destin peser sur ses épaules. Il avait défendu Valgor contre les Noviens, mais il n’avait jamais imaginé qu’elle tomberait par la main de ceux qu’il croyait ses alliés.
— Vous marchez sur des cendres, Vaelor, souffla-t-il enfin. Et sur des cadavres. Valgor n’est plus qu’un charnier…
Vaelor eut un rictus amer.
— Peut-être. Mais mieux vaut un charnier eldorien qu’un bastion dirigé par un commandant sans peuple.
Un silence pesant s’installa. Thaldris savait qu’il n’avait plus d’armée, plus d’autorité. Et lorsque, à l’horizon, il vit les bannières de l’armée eldorienne flotter sous le vent, il comprit que tout était fini.
— Alors c’est ainsi… murmura-t-il, plus pour lui-même que pour Vaelor.
Les lourdes portes de Valgor s’ouvrirent, et sous le fracas des sabots et des bannières claquant au vent, les troupes eldoriens prirent possession de la cité sans une seule résistance.
Thaldris ferma les yeux un instant, puis fit volte-face.
— Je pars.
Vaelor ne le retint pas. Il savait que le commandant déchu n’avait plus rien à sauver ici.
Sans un dernier regard en arrière, Thaldris enfourcha son cheval et prit la route d’Elvas, laissant Valgor aux mains de ses nouveaux maîtres.
Derrière lui, la ville agonisante retentissait des cris des vainqueurs… et des derniers mourants.
Le ciel était encore lourd des cendres du combat. Le dragon gisant au cœur des ruines de Dreylorn n'était plus qu'une masse d’écailles et de chair calcinée. Valhoryn, l’épée toujours fumante de sang noirâtre, observait le corps inerte du monstre, son souffle lent et maîtrisé malgré l’épuisement du combat.
Autour de lui, les guerriers Shael'ir exultaient, mais déjà l’ombre de la politique s’abattait sur la ville libérée.
Kaelhor, le regard sombre, croisa les bras en observant la potence fraîchement érigée au centre de la cité. Il sentit la présence d’Ilana à ses côtés, les bras croisés, le visage fermé.
— Est-ce ainsi que nous célébrons la victoire ? demanda-t-elle d’un ton sec, brisant le silence.
Valhoryn haussa un sourcil, son regard d’acier se posant sur elle.
— Nous célébrons la liberté, Ilana. Et la justice. Ceux qui trahiront Dreylorn le paieront de leur vie.
Kaelhor soupira, ses doigts crispés sur la garde de son arme.
— C’est une démonstration de force, pas de justice. Nous avons chassé un monstre pour en ériger un autre sous une forme différente.
Valhoryn posa son gant de fer sur le socle du bois brut de la potence.
— Tu es trop idéaliste, Kaelhor. Valgor est tombée aux mains des Eldoriens parce qu’ils ont imposé leur loi après la peste. Ici, nous fixons nos propres règles. Les habitants de Dreylorn doivent comprendre que cette ville ne leur sera pas arrachée.
Ilana détourna le regard.
— À quel prix ? murmura-t-elle, plus pour elle-même que pour les autres.
Kaelhor, lui, voyait l’influence d’Aethel s’étendre à Dreylorn. Cela ne lui plaisait guère.
Mais avant que le débat ne s’envenime davantage, un grondement sourd retentit à travers la ville. Un orage violent s’abattit sur Dreylorn.
La tempête dura trois jours et trois nuits, inondant les ruelles, effondrant des bâtisses et noyant des citoyens piégés sous les flots impitoyables. Les funérailles furent nombreuses, et Ilana, accablée par tant de pertes, se jeta corps et âme dans l’aide aux survivants.
Pendant ce temps, Valhoryn, resté en retrait, observait les cieux tourmentés depuis les remparts de Dreylorn. Puis, une lueur fendit la nuit.
Une étoile filante, traçant un sillage d’argent et de feu, s’abattit vers Brillendal.
Il plissa les yeux, l’éclat brillant un instant dans son regard déterminé.
— C’est un signe.
Kaelhor le rejoignit, son expression indéchiffrable.
— Ou une malédiction.
Mais Valhoryn ne voyait pas d’ombre dans cette lumière céleste. Il voyait un appel.
— Je pars pour Brillendal.
Ilana, absorbée par son devoir auprès des familles endeuillées, ne tenta pas de l’arrêter. Kaelhor, lui, savait qu’aucun mot ne le dissuaderait.
Valhoryn quitta Dreylorn sans se retourner, ses pas déjà guidés vers un nouveau destin.
Là où s’était écrasée l’étoile filante, un cratère béant ouvrait les entrailles de la terre. Dans ses profondeurs, les flammes des pillards dansaient déjà.
Les hommes de Brillendal, envoyés en expédition, découvrirent un gisement de fer d’une richesse inégalée. Ce métal, issu des cieux, promettait une prospérité nouvelle aux plaines de Raveloc… mais attirait aussi les envieux et les ambitieux.
Derrière eux, les ombres s’étiraient.
Car là où il y a richesse, la guerre suit toujours.